Rencontre entre deux Serpentards... (PV Enzo Cloud)

Ce jour là, le soleil illuminait le ciel à en donner mal aux yeux. Il faisait chaud et la plupart des élèves étaient dans le parc. Profitant de la belle météo pour passer une agréable journée au soleil. Même les septièmes et cinquièmes années ayant des examens importants en fin d'année étaient dehors, oubliant leurs obligations et profitant d'une journée de repos, méritée ou pas.
Les oiseaux , eux, avaient décidés de piaillaient à tout va, et Despera elle, les trouvait agaçants. Si seulement ils pouvaient aller faire un tours vers le Saule Cogneur, histoire de leur rafraîchir les plumes...
Préférant arpenter les couloirs frais du château plutôt que de se retrouver au beau milieu d'une foule de gens qui ne l'intéressait point, Despera avançait, une main pâle caressant le vieux marbre terne qui recouvrait le mur des cachots de sa douce toile glacé... La tête haute mais un peu de coté.
Au début, elle avait trouvé cet endroit divertissant, apprenant à se servir de sa baguette, faisant de petites excursions nocturnes à la réserve ou autre, ou encore effrayer quelques premier année mal avisés...
Mais à présent, elle se sentait lasse d'être ici. Ce lieu était banal en fin de compte.

"Je m'ennuie" dit-elle à voix haute, se dirigeant vers les cachots.

Quelque chose l'enchaînait, tel un filet qui lui lacérait l'âme, tel des cordes qui se resserrer sur son coeur et l'étouffait, quelque chose qui l'empêcher d'avancer. Cette magie qui irradiait tout son être et qui se propageait dans ses veines, telle un doux poison. Mais à présent, elle n'avait pas l'occasion de s'en servir pleinement, à tout instants... Cette magie, puissante et noir, cette magie qu'elle utilisait pour son but purement personnel... Cette magie enivrante qui était sa "raison de vivre"...
Prise aux piège de tristes habitudes d'écolière, cette langueur lui compressait le coeur petit à petit...
Les cours qu'elle suivait ne l'intéressait plus, elle était même jusqu'à aller apprendre d'autre livres que ceux qu'elle avait déjà. Et ce pour assouvir sa soif de connaissance dans une sorte de magie bien particulière.
Mais alors que faire pour passer le temps ?
Despera n'avait pas d'amis, et d'ailleurs, elle n'en voulait pas. Pourquoi se compliquer la tâche avec une bande d'incompétents clouée au baskets ?

La jeune Serpentard en demandait trop... Mais elle voulait juste s'amuser...
Une élève apparût alors dans son champs de vision...On lui offrait donc une distraction ?
Despera esquissa un léger sourire, un peu narquois sur les bords... Mais de là où il se trouvait, l'élève ne pouvait pas apercevoir son visage si pâle, dans cette pénombre ambiante. Elle se réjouissait intérieurement en fait...
Assez loin, et dans la fine lumière que projetait quelques torches, Despera ne put distinguait qu'une simple silhouette. La personne avait l'air d'être un jeune homme de son âge ou plutôt à peine plus jeune qu'elle...
Qui était-il ? Despera continua de marcher dans sa direction laissant retomber sa main gauche le long de son corps et passant l'autre dans ses fins cheveux de neige...

Despera avait un magnifique spécimen devant les yeux. Un sublime petit crapaud tout droit sortit de sa mare, et qui fourra son sale nez dans son sac à peine eut-elle émit un son de sa voix. De toute évidence, il ne connaissait pas les règles de politesses élémentaires. Mais passons : la chose venait d'émerger... un bouquin de métamorphose à la main... le paradoxe... on parlait justement de crapaud à l'instant...
L'énergumène se fendit alors d’une réplique idiote. La jeune fille n’avait fait que le saluer pourtant. Il est décidément dans ce monde de drôles de personnes. Et si elle l’insultait ? Aurait elle droit à un « bonjour, ça va et vous ? » en règles ? Despera dut se mordiller la lèvre inférieure pour s’empêcher de tenter l’expérience. Tentant, mais guère lucratif. La jeune fille aux cheveux de neige laissa donc le type brun débiter ses salades. Il avait un physique passe partout, la carrure mille fois revue des grands/beaux/forts mâles bruns qui attiraient, en une époque fort fort lointaine, les préado boutonneuses. Il aurait fallu rajouter intelligent avec mais cela ne semblait pas convenir avec celui-ci, un manuel à la main, pitoyablement stressé par ses examens mais qui n’en regardait pas moins autour de lui au lieu de « lire » les fines écritures. Désespérant.

Etrangement, la situation lui rappelait une phrase de La Fontaine, « la bave du crapaud ne peut atteindre la blanche colombe ». Evidemment, mis à part la couleur de ses cheveux, la jeune fille n’avait rien d’un pigeon avec une branche et une olive dans le bec. Par contre le truc en face…
Non en fait, la jeune Serpentard hésitait... Crapaud ou cloporte ? Hum.. choix muy difficile. Car oui, la chose devait avoir facile deux ans de moins qu'elle. Le cloporte/crapaud donc, fit mine de ne pas s'intéresser à la Serpentard. S'il pensait se tirer d'affaire pour si peu... Quand Despera tient sa proie, elle ne la relâche pas si facilement, même si réellement elle n’y prête aucune attention. Pour sortir de la toile consciencieusement tissée il faut être plus qu'habile. Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas de monsieur du Crapaud.
Elle passa sa main dans ses longs cheveux d'argent. Elle s'étirait souplement... le crachat de crapaud aurait des propriétés soporifiques ?
Despera avança vers le crapaud dont elle ignorait le nom. Et nom ou pas, monsieur le bosseur ne serait que "Crapaud" pour Despera...
Crapaud était -assis- avachi pardon, sur sa chaise, Despera dû se pencher alors pour répondre à sa réplique digne du premier pseudo intello venu :

 « Je vais prendre tes jolies paroles pour un "je suis ici car je bosse comme un dur...". Hum, je pensais que les Serpentards étaient doués par nature... Mais il faut croire qu’il y a toujours une exception qui confirme la règle. »

Vraiment, pourquoi faut-il que je tombe à chaque fois sur des attardés ? Despera lança un bref regard vers la porte, ouverte depuis bien trop longtemps. Ca, ça allait promettre. S’éloignant un peu des ondes parasites, elle se dirigea négligemment vers un rayonnage croulant sous les livres. Autour d’elle des mioches piaillaient, semblant n’avoir pas encore compris que ce n’est pas à faire dans une bibliothèque, et encore moins en sa présence. Un merveilleux sort informulé s’imposa dans son esprit. Mais, cernée par des livres remplis de magie, la moindre étincelle de sort mettrait le feu au château. Donc, pas touche. Tant pis, ce n’est pas comme si elle comptait rester là indéfiniment. La jeune fille secoua distraitement ses longs cheveux et attrapa un bouquin au hasard.
« Effets et utilités des baves et venins du monde entier ».
Mais que demande le peuple ! Question cruciale à présent, est ce que la bave de crapaud est soporifique ? Elle eut un sourire mi amusé, mi ennuyé. Dire que certains pensaient à préparer leurs examens. Certains serpentards. Parce que certains serpentards étaient sous doués. Si, ça existe ! Despera ne put retenir un léger soupir. De toute façon, la minute et trois secondes prévues étaient passées, ça allait arriver. La jeune fille se retourna. Personne n’y avait fait attention bien sûr. Aujourd’hui il faisait énormément chaud, pas un souffle de vent, rien. De ce fait, les fenêtres de la salle étaient toutes grand ouvert. Et depuis qu’elle et le petit crapaud avaient passé la porte, personne n’avait daigné refermer. Plus que deux secondes.

Un retentissement époustouflant empli tout à coups la pièce, faisant bondir bon nombre d’élèves. Un énorme courant d’air souleva les livres, posés et ouverts sur les tables, s’amusant à les disperser dans tous les recoins de la salle. Les cheveux fins de la jeune fille volèrent. Elle remit négligemment quelques mèches en place puis regarda du côté de son CPA –cher petit (en taille évidemment) ami. Dans l’affolement général pour récupérer les livres, tout le monde se bousculait, se heurtait, rattrapait in extremis son précieux ou au contraire, le regardait tomber par la fenêtre sans pouvoir rien faire. Le livre du crapaud n’avait pas échappé au « cataclysme » et était aussi parti faire un tour. Terrible. Plantée au milieu de la salle, son ouvrage coincé contre sa hanche, la jeune fille observait ce charivari, dû à une simple porte et à ses acolytes, les fenêtres.