Demande d'une lettre d'excuse

Mi-Lie était bien sagement installée derrière son bureau, immobile comme une image. La fin de l’année approchait, et la directrice avait encore de nombreux détails à régler. Son emplois du temps était surchargé, car en plus d’être la directrice de la célèbre école de sorcellerie de poudlard, elle était ministre du ministère de la magie. La longue et fine silhouette de la directrice se tenait droite dans un grand fauteuil qui paraissait très confortable. Le seul mouvement perceptible dans le bureau, si l’on exceptait les nombreux tableaux des anciens directeurs, était celui d’une fine main blanche qui, tenant une longue plume recourbée à son extrémité, rédigeait quelques lignes d’une écriture fine, régulière et en italique sur un bout de parchemin. Cette main, n’était nulle autre que celle de la directrice.

Comme si tout était calculé, au moment même où Mi-Lie termina de sa somptueuse signature, quelqu’un frappa à sa porte. Mi-lie la fit ouvrir sans l’aide de sa baguette, ni d’une incantation magique. Ce genre de petits gestes quotidiens paraissaient un exploit aux yeux des élèves, mais la célèbre sorcière n’y prêtait même plus attention, c’était une question d’habitude pour elle. Avant même de relever la tête, elle savait de quel élève il s’agissait. Celui-ci n’avait d’ailleurs pas eut besoin du mot de passe, car, l’attendant, Mi-Lie lui avait cordialement ouvert le passage. Il s’agissait de Mattew Brown. Elle le regarda de ses yeux clairs comme de l’eau de roche, mais aussi perçant qu’un laser. Ses yeux d’apparence si calmes et si sages qui savaient lire dans les pensées. L’élève se présenta poliment, puis vint lui faire part de sa requête. Elle répondit patiemment :

« Bonjour Mattew (elle appelait toujours les élèves par leur prénom, de façon à créer une proximité avec eux, alors qu’elle ne pouvait paraître autrement qu’inaccessible à leurs yeux), j’ai bien reçu le hibou de ta mère. Une brave femme. »

Le regard doux, elle rajouta, alors que le bout de parchemin sur lequel elle avait écrit juste auparavant se mettait de lui-même dans une enveloppe :

« Ta lettre est prête, je viens de la rédiger. »

La directrice prenait souvent les élèves de court, grâce à ses dons, et en impressionnait plus d’un. Chaque sorcier qui la rencontrait repartait toujours avec une impression d’être dépassé par les événements. Mi-Lie affichait un air qui avait l’air de savoir infiniment de choses et de mystères. Elle pensait que le mot ‘maladie’, qu’avait employé le jeune homme pour définir ce qu’il était, n’était pas vraiment le terme approprié, mais elle ne tiqua pas. Il était assez difficile d’être dans la situation de son élève, et s’il ne tenait pas à préciser ouvertement à chaque fois sa nature, c’était que ce sujet le faisait encore souffrir. Mieux valait donc pour lui qu’il appelle cela comme il veut. Le parchemin ayant fini de se glisser dans l’enveloppe, la directrice s’en saisit pour la tendre elle-même à son élève. Même si elle aurait pu aisément le faire par magie, elle s’efforçait de faire le nécessaire physiquement. Sur le bout de parchemin que contenait l’enveloppe, on pouvait y lire :

Citation :

A tous les professeurs,
Je soussignée Mi Lie, Directrice de Poudlard et Ministre du Ministère de la Magie, autorise le sorcier Mattew Brown, élève de la maison Gryffondor, a arriver occasionnellement après le commencement des cours matinaux et ce pour une raison d’ordre personnel.
Que tous les enseignants qui y verraient une objection viennent m’en faire part.
Votre directrice,
Mi-Lie