Ecrire un journal. Quelle idée stupide... Non mais franchement. Je ne sais même pas pourquoi j’ai commencé à faire cette imbécillité. Je sais pas, je me suis dit, Enzo le fait, c’est qu’il doit bien y avoir une raison. Pourquoi coucher sur du papier des émotions qui me feraient passer pour une folle si jamais quelqu’un venait à tomber sur ce journal par hasard ? Bon allons-y... Enzo dit qu’il faut jouer le jeu, et que les mots viennent tous seuls. Me laissera-t-il lire son journal un jour ? Je me suis toujours posée cette question. Qu’a-t-il a me cacher pour tenir à ce point à son occlumencie ?
Je tiens beaucoup à Enzo, mais en ce moment, je ne sais pas...Je ressens de plus en plus le besoin de m’isoler, de me couper du reste du monde. Je ne comprends pas pourquoi, Enzo est la personne que j’aime le plus au monde, et jusqu’à il y à quelques semaines j’aurais pu passer mes journée entière avec lui. Mais maintenant, tout me semble différent. J’ai besoin d’être seule, être entourée me fait peur. De toute façon, elle n’aime pas me sentir entourée, elle me l’a dit, plusieurs fois... Mais qu’est ce que je raconte, pourquoi je parle d’elle de toute façon. Je manque de sommeil, ça doit être ça. Voila pourquoi j’ai de plus en plus de mal à me concentrer. Mes accès de colères sont de plus en plus fréquents... Je ne préfère pas en parler à Enzo. Il essaierait d’expliquer par des raisons obscures mon comportement récent, et d’en discuter, de m’inciter à me reposer... Alors bien sur il se rend compte que je suis irritable, qu’un rien m’énerve, et que j’ai même tendance à m’isoler, mais tant que je n’en parle pas, il respectera mon choix et ne m’y incitera pas. Je ne veux pas qu’il s’en mêle, il n’a pas à le faire.
Je n’arrive pas non plus à me sortir de l’esprit la menace qui pèse sur moi. La disparition de Brad ne m’aide pas non plus. Où est-il ? Est il mangemort ? Est-il mort quelques part dans le pays ou même au-delà de nos frontières ? Elle me dit que je dois arrêter de me torturer pour lui, que les mangemort l’auront certainement massacré, et qu’il m’arrivera la même chose si je ne fuis pas loin de tout le reste du monde. Je commence à me demander si elle n’a pas tort. Je deviens de plus en plus paranoïaque. Ma si célèbre froideur s’étiole, et mon assurance ne cesse de s’effondrer depuis cet incident du début de l’année. Depuis que j’ai attaqué ce préfet, d’ailleurs qui sait ce qui serait arrivé si Enzo n’était pas intervenu. Elle n’était pas encore là, mais je sais qu’elle en veut à Enzo de m’avoir retenue. Et il m’arrive de penser qu’il aurait mérité que je lui refasse le portrait.
Enzo a raison, le temps passe vite lorsque l’on se laisse emporter par l’écriture.