Entraînement [PV avec Aaron]

Depuis qu'elle avait accepté de passer un marché avec Aaron, Naïssa s'était posé plusieurs fois la question : Ai-je bien fait ? Pour le moment, il n'avait fait que lui demander des informations sur son pouvoir et elle n'avait pas eu l'impression que quoi que ce soit puisse faire de mal à quelqu'un mais elle avait néanmoins des doutes.

Cette première séance d'entraînement était donc très importante pour elle. Elle l'avait attendue avec impatience mais aussi appréhension. Elle espérait toujours tirer quelqu'avantage de celui-ci, malgré son peu de confiance envers Aaron.

Elle arriva donc un peu avant l'heure devant la salle sur demande, pendant la nuit, afin que les autres élèves soient endormis et ne les dérangent pas. Elle passe plusieurs fois devant la tapisserie de Barnabas le Follet tout en pensant à une salle d'entraînement.

Une porte apparut dans le mur et elle pénétra dans la salle. Celle-ci était toute simple. Elle avait simplement demandé une salle plus ou moins isolée des émotions du reste du château. Resteraient bien sûr les émotions des personnes passées dans cette pièce la journée précédente mais cela limiterait les difficultés. Il n'y avait que deux meubles dans la pièce : deux canapés face à face.

Elle alla s'asseoir sur l'un d'entre eux tout en attendant qu'Aaron arrive.

Aaron avait revêtu sa longue cape noire, et rabattu la capuche sur son visage. Il avait traversé le château, monté les escaliers depuis les cachots, l'ombre voilant son visage. Le Serpentard était enfin arrivé devant la Salle sur Demande. Après le rituel habituel, une porte était apparue, et il était rentré.
La pièce était très simple, ses murs étaient blancs et son sol de pierre brute. Deux canapés se faisaient face, et Scherzanuma était assise sur l'un d'entre eux. Elle ne l'entendit pas entrer, mais peut-être ressentit-elle l'excitation et l'impatience du jeune homme.

Il avait passé toute la journée de la veille et le début de la nuit plongé dans des livres traitant de l'empathie, et son impatience n'avait cessé de grandir.

Aaron s'approcha d'elle, et baissa sa capuche. Un rictus malsain étirait ses lèvres fines. Il ôta sa cape, et s'assit sur le canapé libre. L'entraînement pouvait à présent commencer. Le Serpentard décida d'y aller de façon progressive. Il ne salua même pas Scherzanuma, et prit la parole :

"Focalise-toi sur moi. Qu'est-ce que je ressens ?"

Cette première étape était très simple. Le Serpentard ne s'arrêterait pas si bas ; il comptait bien pousser la Poufsouffle jusqu'à ses ultimes limites, quitter à l'épuiser si besoin. Il n'avait pas de temps à perdre avec ces expériences. La phase 2 du plan serait bien plus intéressante...

En attendant, Aaron continua de fixer Naïssa, ses yeux noirs plongés dans ceux émeraudes de la jeune fille. Il savait que si elle le faisait vraiment, il le sentirait. Mais il ignorait tout de la douleur qui y serait jointe.

Naïssa avait commencé par réfléchir à ce qu’Aaron pourrait bien vouloir obtenir d’elle mais, sentait l’énervement la gagner, elle décida plutôt de se préparer à la séance d’entraînement qui allait venir. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de la part du serpentard mais ce dont elle était sûre c’était qu’il la pousserait autant que possible. Il n’était pas du genre à prendre des gants pour dire les choses et n’aimait visiblement pas perdre son temps.

Elle ferma donc les yeux et se concentra sur sa respiration, détendant ses muscles et mettant de côté toutes ses émotions. Elle ne souhaitait pas être dérangée par celles-ci. Lorsqu’Aaron arriva, elle ne l’entendit pas entrer mais lorsqu’il s’approcha, elle entendit le bruit de sa cape. Elle ouvrit alors les yeux et tourna la tête vers lui.

Comme la dernière fois qu’elle l’avait vu, il portait une cape noire et avait mis sa capuche. Elle l’observa. Tout dans son maintien et son attitude laissait voir une confiance en soi inébranlable. Elle n’eut pas le temps d’étudier d’avantage son comportement. Il venait de retirer sa capuche. Son expression était mauvaise et Naïssa dut retenir un frisson. Il s’assit sur le canapé en face d’elle, apparemment près à commencer.

Sans même la saluer, il prit la parole.

"Focalise-toi sur moi. Qu'est-ce que je ressens ?"

C’était un ordre, pas de doutes la dessus. Mais elle savait qu’il agirait ainsi et n’en fut pas surprise. De toute façon, si elle avait accepté qu’il l’aide ce n’était pas pour s’énerver pour si peu. Elle acquiesça donc d’un signe de tête.

Elle ferma les yeux pour se concentrer et relâcha doucement la pression sur son pouvoir. Celui-ci n’attendit pas et se libéra totalement. Elle fut aussitôt frappée par tout un tas d’émotions. Sa bouche laissa échapper un cri muet et ses yeux s’ouvrirent en grand. Passant du rire aux larmes, elle se força à absorber toutes les émotions qui l’atteignaient. Après un moment qui lui parut durer une éternité, elle put enfin se détendre. Les émotions absorbées furent mises de côté et elle focalisa son attention sur son interlocuteur.

Elle laissa son pouvoir l’approcher en douceur, s’intéressant à ses émotions superficielles. Il était particulièrement excité de commencer l’entraînement et impatient d’obtenir des résultats. Sans chercher davantage, elle lui répondit.

"Excitation et impatience. "

Pas besoin d’en dire davantage.

Le Serpentard se contentait d'observer l'empathe, silencieux. Celle-ci ferma les yeux, et ouvrit la bouche, comme terrorrisée. Son visage révéla successivement de nombreuses émotions contradictoires. Fasciné, Aaron tentait de déchiffrer ce qui s'inscrivait sur la figure de la jeune fille, mais n'en eut pas le temps. En effet, Scherzanuma sembla se calmer, et ne bougea plus.
Immobile lui aussi, Aaron se concentra afin de voir s'il sentait quelque chose. Il ne sentit rien.

"Excitation et impatience. " finit par déclarer la Poufsouffle. Le Vert et Argent serra les dents. Il fallait passer l'étape suivante. Son impatience n'avait rien d'intéressant. Il fallait creuser plus profond. Aaron n'avait pas envie d'attendre. Il décida donc de pousser la jeune fille.

"Fais des efforts, bon sang ! Cherche plus profond, lâche ton pouvoir ! Il faut avancer ! Je veux que tu trouves les sentiments les plus enfouis en moi ! Allez, on recommence, concentre-toi !"

Le Serpentard avait fini par s'énerver. Il fixa la jeune fille, et attendit impatiemment qu'elle réessaie. L'entraînement serait long et difficile, il se devait de la pousser, même si cela lui déplaisait.

hj : désolé de pas écrire beaucoup, j'ai plein de trucs à gérer pour l'intrigue...

Naïssa vit le serpentard serrer les dents lorsqu’elle lui annonça ce qu’elle avait trouvé. Manifestement sa réponse ne le satisfaisait pas. Qu’avait-il attendu d’autre ? Il ne lui avait pas demandé d’aller au maximum et, malgré le fait qu’elle ne le connaissait pas vraiment, elle refusait d’y aller en force, son frère avait voulu qu’elle essaye et la douleur n’avait pas été agréable du tout. Non seulement le fait de l’avoir blessé lui avait déplu mais elle avait ressenti la douleur en question et elle ne voyait pas l’intérêt de recommencer.

De toute façon ils étaient sensés s’entraîner, pas se faire du mal. De plus, elle s’imaginait mal la réaction qu’Aaron pourrait avoir si elle lui faisait vraiment mal. Surtout qu’elle risquait de faire ressurgir des souvenirs en lui dévoilant ses sentiments les plus profonds .

Et pourtant, lorsqu’il reprit la parole, ce fut d’un ton énervé, la poussant à aller plus loin.

"Fais des efforts, bon sang ! Cherche plus profond, lâche ton pouvoir ! Il faut avancer ! Je veux que tu trouves les sentiments les plus enfouis en moi ! Allez, on recommence, concentre-toi !"

Elle décida donc de creuser plus loin mais sans forcer. Normalement, il ne devrait rien ressentir. Elle en apprendrait peut-être plus sur lui mais rien de bien important. Le lien était toujours présent et elle eut juste à pousser un peu son pouvoir vers Aaron pour ressentir de nouvelles choses. Il était énervé, rien de bien nouveau jusque là. Elle ressentit également de la haine, dirigée vers les hommes en général mais aussi de manière plus précise vers une ou plusieurs personnes, certainement des proches étant donné la force de cette haine.

"De l’énervement. De la haine envers le genre humain mais aussi envers une ou plusieurs personnes en particulier, je sais pas qui mais des personnes que tu connais bien. "

Scherzanuma de broncha pas lorsqu'il s'énerva, et refit une tentative. Le Serpentard ne sentit rien du tout.
Au bout d'un moment, elle reprit la parole :
"De l’énervement. De la haine envers le genre humain mais aussi envers une ou plusieurs personnes en particulier, je sais pas qui mais des personnes que tu connais bien. "
Aaron sentit la colère monter en lui, pour plusieurs raison. Déjà, parce qu'elle avait réussit à lire en lui, à voir la haine qu'il avait pour son père. Mais ce n'était pas assez. Il n'avait rien senti. Apparemment, lui crier dessus ne suffirait pas.

Le Serpentard sortit sa baguette et la pointa sur la Poufsouffle :

"Ne me fais pas regretter de t'avoir fait confiance... vas-y maintenant, c'est ta dernière chance si tu tiens à la vie."

Il ne plaisantait pas. Son ton glacial et son visage fermé en témoignaient. Il n'aurait pas hésité à l'achever si elle ne coopérait pas. Il n'avait pas de temps à perdre.

Un souvenir lui traversa l'esprit. Il avait déjà par le passé perdu son calme, et les victimes s'en souvenaient. Le jeune homme ne voulait pas avoir à faire ça alors qu'il était si proche du but.

Le Serpentard ne baissa pas sa baguette, fixant intensément les yeux verts de Scherzanuma.

Naïssa comprit qu’elle avait encore fait une erreur lorsqu’elle sentit la colère monter grâce à son pouvoir. Et puis si il voulait quelque chose en particulier il avait qu’à être plus précis aussi. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire mal inutilement.

Elle s’attendait à une nouvelle explosion, il allait certainement crier encore mais au moins, elle serait peut-être fixée sur ce qu’il voulait. Avec la colère, beaucoup de personnes laissaient échapper des informations qu’on ne pouvait leur faire lâcher autrement. Contrairement à ce à quoi elle se serait attendue, il sortit sa baguette et la pointa sur elle. Elle eut un mouvement de recul et chercha sa baguette par réflexe mais elle ne la trouva pas. Pourtant elle prenait toujours soin de l’avoir avec elle, où pouvait-elle l’avoir mise ? Elle releva la tête vers lui lorsqu’il parla.

"Ne me fais pas regretter de t'avoir fait confiance... vas-y maintenant, c'est ta dernière chance si tu tiens à la vie."

Il était froid et son expression était dure. Manifestement il ne rigolait pas du tout. Elle le fixa dans les yeux quelques secondes et ce qu’elle y vit, allié à ce qu’elle ressentait grâce à son do lui fit comprendre qu’il était capable de mettre sa menace à exécution. Elle sentit l’angoisse venir, elle avait décidément fait un très mauvais choix en acceptant ce marché. La personnalité du serpentard se révélait au fur et à mesure et ne présageait rien de bon.

Rapidement, ce fut cependant la colère qui prit le pas. Elle ressentait déjà celle d’Aaron et lorsque la sienne se rajouta, elle décida d’y aller à fond. Il souffrirait ? Tant mieux. Quand à elle, elle avait l’habitude et n’avait pas peur de le faire. De toute façon elle n’avait pas le choix. Elle lui rendit un regard glacial et répondit de la même façon.

" Très bien, si c’est ce que tu veux, ne viens pas t’en plaindre après."

Elle poussa alors son pouvoir vers le serpentard. Elle ignora les émotions superficielles et continua, utilisant sa colère pour aller plus loin, toujours plus loin. Alors qu’elle utilisait son pouvoir comme un grattoir, arrachant tout ce qui masquait les émotions profondes, elle sentit la douleur venir. Une douleur profonde, comme ces émotions qu’elle cherchait à atteindre. Elle insista pourtant jusqu’à s’estimer satisfaite de ce qu’elle avait trouvé.

Ses découvertes étaient d’ailleurs très intéressantes : tout d’abord un amour fort pour une personne de sa famille, un manque de cette personne. Ensuite, un amour plus récent mais cette fois-ci envers une personne extérieure à sa famille et une déception, peut-être liée à cet amour. Enfin, lorsqu’elle eut gratté très profondément, elle retrouva de la peur, de la peur très ancienne mais toujours présente. Elle devait dater de l’enfance d’Aaron étant donné le mal qu’elle avait dû se donner pour la trouver.

Elle aurait pu relâcher le lien immédiatement mais elle ne le fit pas, laissant la souffrance continuer un moment. Enfin, elle se retira, gardant tout de même un lien avec les émotions superficielles d’Aaron pour être prévenue tout de suite en cas de danger. Elle savait qu’il n’aimerait pas ce qu’elle allait lui dire.

" Bien. Je ressens un amour très fort, pour ta famille, peut-être une personne, peut-être plus, je ne sais pas. Un manque aussi et la tristesse qui va avec. Il y a aussi un amour qui date d’il y a moins longtemps, de la déception également. Enfin, de la peur, non, plutôt de la terreur. Une terreur très ancienne, elle doit certainement dater de ton enfance. "

Elle attendit avec appréhension la réaction du serpentard, prête à se protéger. Mais avec quoi, elle chercha rapidement sa baguette, sans la voir davantage. Hésitante, elle décida de fixer son interlocuteur, c’était plus prudent.

Hj : t’es pas obligé d’écrire autant hein, il fallait que je décrive ce que je faisais, j’ai pas trop parlé de la douleur pour que tu puisses le faire, ça te donne de quoi parler^^

La jeune fille avait visiblement compris qu'il ne plaisantait pas. Aaron était satisfait ; ce troisième essai serait le bon. Et si ce n'était pas le cas...disons qu'elle n'aurait pas le temps de le regretter. Alors qu'il la fixait toujours, elle dit " Très bien, si c’est ce que tu veux, ne viens pas t’en plaindre après." Pourquoi s'en plaindrait-il ? Certes, il n'aimait pas trop l'idée qu'elle lise en lui, mais le Serpentard était l'instigateur de cette expérience, il en assumerait les conséquences. D'après ce qu'elle avait dit, il sentirait quelque chose, mais ça ne pouvait pas être si désagréable que cela...

Et la douleur vint. Petit à petit, avant d'exploser littéralement. Aaron avait l'impression que son corps se rebellait contre son esprit, la douleur le submergeait de l'intérieur, profonde, dans toutes les fibres de son corps, et plus encore au niveau de son cœur. Le jeune homme prit sa tête dans ses mains, serrant les dents, parvenant avec difficulté à maîtriser les tremblements de ses bras. Et la souffrance ne semblait jamais vouloir s'arrêter. Le jeune homme luttait pour ne pas paraître faible devant la Poufsouffle, mais la douleur était insupportable.

Enfin, la douleur reflua. Le Serpentard desserra lentement les mâchoires et se redressa. Il tenta de rassembler ses idées, puis releva ses yeux noirs vers Scherzanuma. Elle ne l'avait pas prévenu qu'il souffrirait ainsi. Elle aurait dû. Et il le lui ferait payer, en temps voulu.

En attendant, la jeune fille prit la parole :
" Bien. Je ressens un amour très fort, pour ta famille, peut-être une personne, peut-être plus, je ne sais pas. Un manque aussi et la tristesse qui va avec. Il y a aussi un amour qui date d’il y a moins longtemps, de la déception également. Enfin, de la peur, non, plutôt de la terreur. Une terreur très ancienne, elle doit certainement dater de ton enfance. "

Il était assez fascinant de voir comme elle pouvait lire en lui...mais cette pensée était également effrayante et gênante. Le Serpentard écouta avec attention ce qu'elle disait. De l'amour pour sa famille ? Il n'avait pas de famille. Et il n'avait pas peur.

Lentement, il ouvrit la bouche, et articula, du mieux qu'il le pouvait :

"Tu te trompes....je n'ai pas de...famille."

La Poufsouffle le fixait, mais elle semblait anxieuse. C'est de la terreur qu'il aurait dû voir dans ses yeux, car à cet instant précis, il avait mortellement envie de la tuer...

Aaron, de marbre, demeura silencieux un moment, et prit un objet dans sa poche. Il posa la lame effilée d'un poignard sur le dessus de son bras gauche, et y fit une longue entaille.

"Ressens-tu la douleur ?"

Puis il creusa encore plus profondément dans l'entaille. Le sang coulait, mais après la souffrance qu'il avait eu plus tôt, plus rien ne l'effrayait. Et si la Poufsouffle pouvait souffrir...tant mieux.

Naïssa dut retenir un sourire mauvais lorsqu'elle vit qu'Aaron était satisfait qu'elle décide de lui obéir. Il regretterait bien vite cette décision et elle s'en assurerait.

Tout au long de l'utilisation de son pouvoir, elle fixa le serpentard. Au départ sûr de lui, elle vit autant qu'elle sentit la souffrance de son cobaye. Il l'avait voulue, tant pis pour lui. Bien que ressentant également cette souffrance, elle se força à le regarder. Il avait la tête dans les mains, les dents serrées. De son côté, Naïssa devait utiliser toutes ses forces pour continuer et ne pas se tordre de douleur. Son don, bien que la cause de sa douleur, lui permettait de tenir car elle ressentait d'autres émotions à la fois.

Lorsqu'elle arriva aux émotions profondes, la douleur se fit presque insupportable, même pour elle et ses yeux prirent une teinte sombre. Le serpentard continuait à vouloir paraître fort. C'était pathétique étant donné qu'elle savait tout ce qu'il ressentait.

Quand elle relâcha sa pression, il se redressa, voulant certainement retrouver sa dignité. Elle essayait également de retrouver son souffle, de détendre ses muscles crispés. Elle eut un frisson en voyant le regard noir d'Aaron. Elle savait qu'elle aurait dû le prévenir de la douleur qu'il ressentirait mais il ne lui avait pas posé la question et il l'avait tellement énervée qu'elle avait eu envie de la faire souffir.

Désormais, elle comprenait qu'elle le regretterait à son tour mais elle ne voyait pas encore comment il pourrait lui faire payer son silence. Elle ressentit sa fascination et sa légère appréhension à l'idée qu'elle pouvait tout savoir sur lui. Il prit ensuite la parole.

"Tu te trompes....je n'ai pas de...famille."

Elle ne put retenir un sourire légèrement moqueur. Il croyait vraiment pouvoir encore lui mentir ?

"Ce n'est pas ce que tes sentiments m'ont appris. Quoi que tu en dises il y a au moins une personne de ta famille que tu aimes et que tu regrettes. Peut-être même aimes tu encore tes parents, bien que tu croies les haïr."

Elle savait qu'elle n'aurait pas dû dire cela mais son don d'empathe était là pour qu'elle aide les autres et il fallait qu'il réalise qu'elle ne mentait pas. Il aimait quelqu'un de sa famille. Cependant, elle dû se retenir de s'enfuir lorsqu'elle ressentit l'envie de meurtre qu'il avait. Elle était peut-être allée trop loin mais il le lui avait lui-même demandé.

Lorsqu'il sortit un poignard de sa poche, elle eut un mouvement de recul mais contrairement à ce à quoi elle s'attendait, il ne l'attaqua pas mais au contraire s'entailla le bras. Elle sentit aussitôt la douleur grâce au lien et grimaça lorsqu'il s'entailla encore plus le bras.

"Ressens-tu la douleur ?"

Il faisait cela pour lui faire payer son erreur. Elle ne voulait pas fléchir pour autant mais elle était obligée de se concentrer pour ne pas montrer sa douleur et elle ne pouvait pas fermer le lien. Elle ne répondit pas à la question qui n'attendait d'ailleurs certainement pas de réponse.

Le sourire moqueur de la Poufsouffle faillit venir à bout des nerfs du Serpentard. "Ce n'est pas ce que tes sentiments m'ont appris. Quoi que tu en dises il y a au moins une personne de ta famille que tu aimes et que tu regrettes. Peut-être même aimes tu encore tes parents, bien que tu croies les haïr."

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres d'Aaron. Elle croyait tout savoir... mais elle ne savait rien.

« Que viennent faire Earl et Serena là-dedans ? Et puis cesse de te mêler de ce qui ne te regarde pas. On est là uniquement pour ton entraînement. »

Il devait retenir sa colère, déjà parce que cette expérience dépassait largement sa personne, mais également parce qu'il ne pouvait se permettre de montrer sa faiblesse devant elle. Le jeune homme se força donc à se calmer, et reprit l'entraînement.

Scherzanuma grimaça lorsqu'il s'entailla le bras. Bien, elle ressentait la douleur physique. Nouvelle faille chez la Poufsouffle. Mais justement, elle devait arriver à combattre la souffrance. Aaron dit :

« Il faut que tu fasses un travail sur toi-même avant de pouvoir travailler sur ton don. Tu dois arriver à compartimenter ton esprit, à éliminer les émotions ou sensations néfastes qui t'empêchent d'avancer. »

A ces mots, le Serpentard retourna le couteau dans sa main, et en présenta le manche à la jeune fille.

« A toi. » dit-il simplement, un imperceptible sourire aux coins des lèvres.

Aaron ne doutait pas que Scherzanuma aurait le courage de s'entailler également le bras, pour le défier. Mais peu importe sa satisfaction personnelle, il s'agissait ici de l'expérience, de la maîtrise du don. Elle devait y arriver.

hj : désolé pour la longueur du message. avant-dernière épreuve je pense. Pas besoin de prolonger ça trop longtemps, sinon on finira jamais l'intrigue.

Elle sentit un moment que le serpentard avait atteint les limites de sa patience et risquait de craquer. Et pourtant, il sembla se reprendre. Il lui adressa un sourire mauvais avant de lui répondre.

« Que viennent faire Earl et Serena là-dedans ? Et puis cesse de te mêler de ce qui ne te regarde pas. On est là uniquement pour ton entraînement. »

Il se forçait à retenir sa colère. Finalement, peut-être n'était-il pas si dangereux qu'elle l'avait cru au premier abord. Il paraissait beaucoup plus capable de se maitriser qu'elle ne l'aurait pensé. Elle nota cette information dans un coin de sa tête. Elle pouvait donner son avis sans pour autant risquer sa vie. Un peu rassérénée, elle eut un sourire plus doux que le précédent. Il faudrait bien un jour qu'il réalise ses sentiments mais comme il l'avait dit, ils étaient là pour qu'elle s'entraîne.

Il se calma un peu et parut satisfait qu'elle ressente sa douleur. Cela ne l'étonnait pas particulièrement de la part du Serpentard. Après tout, depuis le début il avait montré qu'il ne faisait pas vraiment attention à ce qu'elle aille bien. Elle n'était pour lui qu'un moyen pour atteindre un but. Lequel ? Aucune idée.

Après cette expérience, il lui expliqua :

« Il faut que tu fasses un travail sur toi-même avant de pouvoir travailler sur ton don. Tu dois arriver à compartimenter ton esprit, à éliminer les émotions ou sensations néfastes qui t'empêchent d'avancer. »

Elle réfléchit un instant à ce qu'il lui avait dit. C'était tout à fait logique, bien sûr. Si elle ne se contrôlait pas elle-même, comment pourrait-elle jamais contrôler son don. Quant à compartimenter son esprit, elle le faisait déjà plus ou moins. Lorsqu'elle avait perçu une émotion et qu'elle l'avait analysée, elle la mettait de côté et passait à la suivante. C'était aussi ce qu'elle avait fait après la mort de son amie. Cette émotion était enfermée dans un coin, sinon elle serait encore en pleine dépression.

Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il fit ensuite. Il lui tendit le couteau, tout en lui disant avec un sourire en coin :

« A toi. »

Elle le dévisagea un instant, évaluant ce qu'elle ressentait autant que ce qu'elle voyait. Il était sérieux, bien sûr, comme depuis le début de l'entraînement. Elle se demanda par contre s'il ne faisait pas cela par plaisir, juste pour la voir souffrir à son tour. Pensait-il vraiment que cela pouvait l'aider ? D'un côté, s'habituer à utiliser son pouvoir tout en étant blessée lui serait peut-être utile et l'aiderait en tout cas à mieux se maitriser.

Elle prit donc le poignard qu'il lui tendait et lui répondit avec un sourire ironique :

« Merci. »

Elle prit une inspiration et appuya légèrement la lame du couteau sur son bras. Comme il l'avait fait, elle agrandit l'entaille, luttant contre la douleur, respirant lentement et profondément. Elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine satisfaction en se rendant compte qu'elle percevait toujours les émotions d'Aaron.

Aaron n'avait pas désiré faire des expériences sur la douleur physique juste pour faire souffrir Scherzanuma, même si cela lui accordait une petite vengeance personnelle. Non, ce qui était important, c'était de discerner les limites du don de la jeune fille, de mesurer l'étendue de son pouvoir.

La Poufsouffle sembla avoir une hésitation lorsqu'Aaron lui tendit le poignard. Elle le dévisagea puis, avec un sourire ironique, saisit le manche de l'arme.

Le Serpentard l'observa avec attention lorsqu'elle reproduisit les mêmes gestes que lui ; elle souffrait, cela se voyait, mais elle parvenait à maîtriser la douleur.

Aaron la fixa un instant, pensif, puis lui demanda :

« Alors ? », comme pour s'assurer qu'il avait vu juste.

Puis il réfléchit à la prochaine épreuve, qui serait sans doute la dernière. Il en avait assez vu, et savait désormais comment il pourrait aider concrètement la jeune fille.

Il prit la parole afin de lui expliquer en quoi consistait cette dernière étape de l'expérience :

« Tu vas maintenant tenter de te forger une bulle empathique ; les émotions ou sensations négatives que tu connais, que tu as déjà ressenties, resteront hors de la bulle. Protège ton propre esprit de ce qui le blesse. Ce travail est uniquement psychologique. Imagine cette bulle, protège-toi. Tout ce qui peut te faire du mal ne peut t'atteindre. »

Aaron étudiait attentivement les traits de la Poufsouffle. Il doutait qu'elle arrive si facilement à se créer une bulle emphatique. Cela demandait une grande force mentale, ainsi que beaucoup d'entraînement.

L'entraînement de ce jour n'avait pas vraiment porté ses fruits. Ils n'avaient pas suffisamment avancé. Il faudrait passer à la vitesse supérieure... quoi qu'il leur en coûte.

hj : tu n'es pas censée réussir cette épreuve pour l'instant

Une fois l'expérience effectuée, Naïssa fit apparaître un chiffon et essuya la lame du couteau. Elle le lança ensuite à Aaron, en ayant bien sûr fait attention à ne pas pointer la lame vers lui. Elle savait qu'il le rattraperait et ne s'inquiétait pas pour lui. Elle voulait aussi tester ses réflexes. Savoir s'il pourrait lui lancer un sort rapidement. Elle avait ressenti sa colère précédemment et voulait s'assurer qu'elle pourrait se défendre à temps en cas d'attaque, magique ou non.

Elle demanda ensuite à la salle sur demande de quoi nettoyer sa plaie. Il faudrait qu'elle arrive à la cacher aux autres qui ne manqueraient pas de se poser des questions s'il la voyaient. Heureusement pour elle, c'était l'hiver et montrait donc rarement ses bras.

Aaron de son côté n'y avait pas touché, mais ça ne l'étonnait pas. Il était sûrement trop concentré sur ses expériences pour penser à une blessure qui n'était pas dangereuse pour sa santé. Il avait d'ailleurs un air pensif. Il lui posa alors une question.

" Alors ? "

Elle devait admettre que s'habituer à la souffrance physique et à utiliser le don en même temps pourrait l'aider et elle voyait déjà qu'elle en était capable ce qui était rassurant. Mais c'était le genre d'entraînement qu'elle ne pourrait pas faire régulièrement. Elle n'avait aucune envie de s'amuser à se mutiler pour contrôler son don. Elle répondit donc simplement.

" J'arrive encore à contrôler mon don. C'est vrai que ça peut m'aider mais ça ne suffira pas."

Effectivement, si il y avait eu ne serait-ce qu'une dizaine de personnes autour, avec toutes les émotions plus la douleur, elle n'aurait pas réussi à se maitriser.

Elle écouta les explications d'Aaron sur la dernière épreuve qu'elle devrait subir.

"Tu vas maintenant tenter de te forger une bulle empathique."

Elle réfléchit un instant a la façon de procéder. Elle avait déjà entendu ce terme mais cet exercice était censé être très difficile. Elle devait de toute façon essayer et s'entraîner si elle voulait y arriver.

Elle ferma les yeux pour s'aider et se coupa des émotions d'Aaron. Elle tenta ensuite de se visualiser une bulle hermétique à toutes les émotions négatives. Elle s'imagina que celles-ci rebondissaient sur ce bouclier plutôt que de l'atteindre. Elle relâcha ensuite l'emprise sur son pouvoir pour savoir si cette bulle était efficace. Elle eut un bref instant l'impression que ça avait marché mais son bouclier, trop fragile, se brisa rapidement. Elle fut assaillie par les émotions qu'elle contrôla néanmoins plus vite que d'habitude.

Elle avait au moins compris la démarche à suivre et sentait qu'elle pourrait y arriver à force d'entraînement. Elle avait touché du doigt à une façon de se protéger et ne comptait pas l'abandonner. Elle s'entraînerait jusqu'à y arriver, elle s'en fit la promesse.

"Je vois comment faire, après, il me faudra un peu d'entraînement pour y arriver."

" J'arrive encore à contrôler mon don. C'est vrai que ça peut m'aider mais ça ne suffira pas." Scherzanuma reconnaissait que ça l'aidait. Bien. Et surtout, elle parvenait encore à contrôler son pouvoir. C'était toujours ça de pris. Néanmoins, Aaron avait conscience que, comme elle le disait si bien, "ça ne suffirait pas".

En attendant, ils avaient franchi une étape, petite, mais qui consistait en la découverte de ses capacités.

Le Serpentard demande ensuite à la jeune fille de se constituer une bulle emphatique. Il attendit un instant, durant lequel elle fermait les yeux. Enfin, elle les rouvrit. "Je vois comment faire, après, il me faudra un peu d'entraînement pour y arriver." Bien, elle avait au moins compris la méthode et trouvé la façon d'y arriver. Le temps ferait son affaire.

La séance d'entraînement de cette nuit-là était terminée. Le sorcier prit la parole :

"C'est bien que tu aies pris conscience des limites de ton pouvoir. Mais comme tu l'as dit, cela ne suffira pas. La séance d'entraînement est terminée. Rendez-vous demain, minuit, ici même."

Sur ce, Aaron se leva. Il ramassa sa cape, l'enfila, et rabattit sa capuche sur son visage. Sans se retourner, il quitta la pièce. De longues heures d'étude l'attendaient encore.

hj : message très court, mais c'est juste pour finir ma part du sujet.

[hj: je cloture ou vous faites le prochain à la suite?]

hj : tu peux clôturer, sauf si Naïssa veut encore répondre

hj : non c'est bon, on peut verrouiller le sujet