Retrouvailles au crépuscule [PV May]

Brad se tenait debout sur le grand pont, ses coudes posés contre le rebord, le visage se perdant dans la contemplation du lac, des arbres, des montagnes et du ciel. C’était le week end, et l’après midi laissait peu à peu place au coucher du soleil. Le serpentard souffla quelques instants, soupirant. Durant toute la journée, il était allé dans la salle sur demande pour faire du sport, activité à laquelle il passait la plus grande partie de son temps libre. Il savait que beaucoup d’élèves étaient sortis à pré-au-lard, mais Brad n’y était pas retourné depuis le mauvais souvenir qu’il avait eut à alcolohip’s : une dispute avec May. Les deux serpentards ne se disputaient d’ordinaire jamais, mais cette fois, Brad s’était emporté, ne réussissant plus à bloquer son esprit face à l’attitude de la jolie jeune fille. Il faut dire qu’elle avait évoqué un sujet qui le touchait particulièrement. Brad savait que celle-ci avait parlé une fois de plus sans réfléchir, mais il y avait tout de même certaines choses qui ne devaient pas être évoquées.

Brad s’était confié à la serpentard, tout comme elle l’avait fait avec lui, une sorte de pacte. Rien de ce qu’ils s’étaient dit ne devait être révélés, ils se l’étaient promit respectivement. Or, Brad avait eut tors de faire confiance à May, elle n’avait pas su se taire, et même si elle n’avait rien révélé, elle avait abordé un sujet dont il ne fallait pas évoquer. Dans tous les cas, cela ne changeait rien, May savait toujours ce qu’il lui avait confié, tout comme lui, et en aucun cas il n’avait voulu se venger en dévoilant certains secrets de la serpentard. Brad ne lui avait pas reparlé depuis, cela faisait une bonne paire de jours déjà, peut-être bien un mois. Il se contentait de l’ignorer, attendant qu’elle cède et qu’elle n’en puisse plus, afin qu’elle réalise son erreur, et qu’elle ravale sa fierté pour venir s’excuser. Bien sur, Brad savait que cela, venant de May, était beaucoup demander, donc qu’il pouvait attendre longtemps.

La présence de la jeune fille lui manquait, parfois, mais il n’était pas seul, il s’entendait avec beaucoup d’autres élèves, même si ce n’était pas pareil entre eux. Il voyait très bien à l’attitude de la serpentard que celle-ci n’était plus que l’ombre d’elle-même ces jours ci, mais il voulait qu’elle comprenne son erreur. Le plus curieux de tout cela était qu’il ne lui en voulait pas énormément. En fait, il avait apprit à connaître cette sublimissime demoiselle, et cela ne l’étonnait pas de sa part. Il s’en voulait plus à lui-même au fond de lui, de ne pas avoir su se contrôler face à ce genre de provocation. Il savait pertinemment que ce qui ne tuait pas rendait plus fort, et d’un côté, May lui rendait service, car la prochaine fois, il saurait garder son sang froid. Au fond, il lui en était redevable, mais il s’efforçait de ne rien montrer, ignorant complètement la jeune fille, de façon à la faire réfléchir un peu, ce qui, il le savait, ne lui ferait le plus grand bien. De plus, il était trop curieux de voir quand et comment cette femme fatale reviendrait à lui. Tout était une question de patience.

En aucun cas, il ne se serait douté que ce fut si rapidement, en cette belle journée, à l’heure du crépuscule…

[hj: les autres membres pourront enfin voir May sous son vrai visage, en tête à tête avec Brad, les autres messages ayant été supprimé ^^ ]

May revenait d’une étrange et mystérieuse escapade dans la forêt, lieu où il n’était pas rare qu’elle se rende. En ce beau temps, elle avait ramassé plusieurs plantes ou petits insectes pouvant lui être utiles pour élaborer certaines de ces mystérieuses et dangereuses potions secrètes. Elle avait réalisé un sortilège de façon à ce que tout tienne dans sa poche. Parfois, elle faisait des expériences et en concoctait de nouvelles, faisant toute sorte de mélanges. Bref, cela était l’un des plus grands passe temps de la jeune fille, surtout dans ces moments où elle se sentait extrêmement seule.

A qui pouvait-elle étendre son savoir, ou ses critiques à présent qu’elle n’avait plus l’un de ses serpentards préférés ? La jeune fille savait qu’il fallait qu’elle le retrouve, qu’elle s’explique, mais le temps passait ainsi sans qu’elle ne trouve la force d’aller le voir. A vrai dire, elle ne s’était jamais excusé dans sa vie, et était bien trop fière pour le faire. Se rabaisser ainsi face à un individu inférieur… Mais Brad n’était pas un simple individu pour elle. Il lui était trop indispensable, lui apportant des conseils, lui faisant certaines réflexions, la connaissant mieux que personne. Et si il ne l’excusait pas ? Si il la rejetait ? Cette simple hypothèse l’apeurait suffisamment pour qu’elle poursuive sa vie ainsi, sans l’aide de personne.

May se trouvait à l’extrémité du grand pont lorsqu’elle s’arrêta net. De très loin, elle le reconnaissait : Brad Nelsen. Il était seul, l’air songeur, appuyé sur le rebord du pont. May sentit la peur s’emparer d’elle. Pourquoi fallait-il qu’elle ne puisse maîtriser ces faibles sentiments lorsqu’il s’agissait de cet élève ? Elle qui n’avait jamais peur de rien. Heureusement, elle pouvait bloquer son esprit, mais ici, cela n’était pas utile. Brad la connaissait très bien, elle ne pouvait lui faire croire quoi que ce soit.

May pinça ses douces lèvres, hésitante. Elle ne pouvait faire machine arrière, elle devait saisir l’occasion qui s’offrait à elle. Le préfet était seul, c’était la parfaite occasion pour aller le voir. Mais que pouvait-elle bien lui dire ? Qu’elle s’excuse ? Qu’elle regrette ? Qu’elle n’aurait pas dut? Tout en se demandant tout cela, elle avançait lentement jusqu’à Brad. Au départ, elle ne s’était pas sentit coupable de son irritation, mais au fil des jours, elle reconnaissait son erreur. Lui ferait-il un jour de nouveau confiance ? May était allée trop loin, en parlant trop rapidement, sans vraiment réfléchir. Elle était comme cela lorsqu’il y avait beaucoup d’autres élèves, elle disait tout et n’importe quoi pour se rendre intéressante et montrer qu’elle en savait toujours plus que les autres. Elle n’avait jamais agit aimablement en groupe, sauf s’il s’agissait de jouer la comédie en cours, en passant pour la chouchoute de service des professeurs.

May avala sa salive. Brad avait dut l’entendre, de par le bruit de ses talons, et sentir son odeur envoûtante. Cependant, le jeune homme n’avait pas bougé d’un poil, tel une statue de marbre. May vint se mettre à ses côtés, les yeux regardant le sol, pas très fière d’elle. La jeune fille était face à un dilemme.

D’un certain coté, elle était égoïste, méchante et se fichait royalement des autres. Elle était trop fière pour se rabaisser à des excuses.
De l’autre, Brad était son ami, elle éprouvait un attachement fort envers lui et ne pouvait rester plus longtemps ainsi. Qu’il pouvait la rendre vulnérable à la laisser aller à de tels sentiments.

Déchirée par ses deux parties d’elle-même, la jeune fille ne put dire un mot, la gorge trop nouée, et se contenta de laisser couler silencieusement ses chaudes larmes sur le sol face à son comportement.

D’un coté, ces larmes l’apaisaient, de l’autre, elle se trouvait faible en montrant sa tristesse ainsi.
Une partie comme l’autre, la jeune fille se détestait.

Brad entendit des bruits de pas, ou plus précisément, des bruits de talons d’une démarche qu’il ne pouvait ignorer. En effet, il l’aurait reconnu parmi des centaines : la rythme, la légèreté, l’élégance, la finesse, la classe… Ca ne pouvait être une autre personne que May, il en était persuadé. Cependant, il s’efforçait de rester impassible, regardant toujours le paysage, comme une statue, comme avant qu’elle ne se fasse entendre, comme si elle n’était jamais venue. Il l’ignorait, ce qui, il le savait, n’était pas habituel pour quiconque rencontrait cette jeune fille si marquante. Brad n’avait autre choix, il ne savait toujours pas si celle-ci allait venir lui parler, ou si elle allait tracer jusqu’au château, sans lui prêter non plus la moindre attention.

Brad sentit alors le parfum de la jeune fille. Envoûtant, troublant, déstabilisent, tentant… Combien de garçons se faisait-ils prendre par ce piège irrésistible ? La préfet des serpentard avait tout en elle pour attirer les convoitises. Brad avait su, dès le départ, la juger en tant que personne, ne s’arrêtant jamais au physique, mais il devait avouer que tout homme normalement constitué ne pouvait qu’admirer cette fille angélique. Brad s’était déjà surprit à fixer son visage, le contemplant, comme si le temps s’était arrêté. Il était d’ailleurs souvent étonné quand il parlait à la serpentard, et qu’il se rendait compte, tout à coup, qu’elle était encore plus belle que dans ses souvenirs. Ne pas la regarder était donc très éprouvant, mais Brad était ambitieux et déterminé.

La serpentard vint à ses côtés, et Brad pouvait la voir dans son champ de vision, sans la regarder, la tête baissée, sûrement honteuse. Après quelques instants, qui parurent une éternité, Brad se tourna vers elle. Elle pleurait. Une fois de plus. Brad l’avait trouvée tant de fois ainsi, alors que tous les autres élèves du château n’auraient pas crut une seconde cette être capable de pleurer. Alors, tout comme cela aurait étonné les autres de voir Brad ainsi, celui-ci prit la jeune fille dans ses bras, sans mots dire, la pardonnant d’une faute dont il ne la pensait pas coupable.

Il connaissait assez la jeune fille pour savoir ce qu’elle pouvait ressentir. Elle était bien trop fière pour se rabaisser à des excuses, mais il avait comprit ses sentiments, c’était le principal. De toute façon, il se doutait que la jeune fille n’ait jamais fait d’excuses, et il n’en n’attendait pas plus de sa part, simplement qu’elle vienne le trouver. Si elle avait essayé de formuler ses sentiments, la jeune fille se serrait sûrement embrouillée, étant bien trop maladroite, et aurait même pu empirer la situation. Les mots n’était parfois pas utiles pour ce genre de choses.

Voyant que Brad la prenait dans ses bras, May se laissa d’autant plus aller à ses pleures, réalisant à quel point elle avait fait erreur et il lui avait manqué. Brad, qui, elle le savait, n’avait pas le pardon facile, avait choisit de lui pardonner, elle l’avait aussitôt compri par ce geste. May resserra son étreinte, ne voulant pas le perdre à nouveau, et laissa entendre entre deux reniflements discrets :

« Ho… Brad… »

Mais il n’y avait rien d’autre à rajouter. La voix de May avait été plus aigue qu’à l’ordinaire, du à l’émotion. Les deux serpentard restèrent un instant ainsi, se retrouvant l’un l’autre après tant de temps, puis Brad desserra son étreinte. May hésita, puis le regarda enfin droit dans ses yeux ténébreux. Elle lui accorda alors l’un de ses plus resplendissants sourires, dont elle seule avait le secret. Elle essuya rapidement ses larmes, sans grande honte. Il n’était pas rare que Brad la voie pleurer. Il faut dire que la vie de May n’était pas très gaie. Tout deux restèrent là jusqu’à la tombé de la nuit, puis retournèrent au château.

[Bon voila, je cloture ce sujet !!!]